18 octobre 2006

Fragment VIII (suite 6)

« Esti » le retour


« La décision à cet égard repose sur ceci : « est » ou « n’est pas ».
Or, il a été décidé, ainsi que nécessité il y a, de laisser l’une sans la penser et sans la nommer, car ce n’est pas une voie véritable, en sorte que c’est l’autre qui est et qui est vraie. » (vv.16-19)

Le début du passage montre que l’argumentation de la Déesse n’est pas seulement linéaire, comme elle-même l’annonçait dans le fragment V :
« Où que je commence, cela m’est indifférent car je retournerai à ce point à nouveau ».
Toute la réfutation de la Déesse semble émaner et se résorber dans cette double décision déjà énoncée dans les fragment II et IV.
Pour l’immédiat contentons-nous de constater que le simple fait de poser le « esti » revient à éliminer toute possibilité de naissance et de mort, puisque son opposition au « ouk esti » se révèle provisoire (dans la seconde décision mais aussi dans l’argumentation). La seule présence du « esti » coupe court à toute rumeur de changement à son sujet. Notons aussi que nous avons là une seconde occurence de l'anomalie grammaticale.
Mais puisque ce point est le point de retour nous y reviendrons, probablement en fin d’analyse en nous penchant notamment sur la signification de la « krisis » (séparation) et en nous aidant d'une comparaison avec le dzogchen pour mieux le comprendre.

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