(Pour la citation commentée voir le haut du post précédent).
Dans ce passage la Déesse parle de deux voies de recherche celles du « esti » (est) et du « ouk esti » (n’est pas). Chacune d’elle est exprimée avec des modalités : on ne peut choisir le « esti » sans rejeter le « ouk esti » et inversement. Nous sommes en présence d’une disjonction exclusive. Ce qui est sensé car on ne peut cheminer sur deux chemins en même temps.
C’est néanmoins là que se trouve l’erreur des mortels. Dans l’ignorance de ces modalités ils fantasment une troisième voie en mélangeant le « esti » et le « ouk esti » :
« Car de cette première voie de recherche <
La Déesse pose la question de la définition d’un chemin. Un chemin est ce qui relie un point x à un point y (différent de x) et sur lequel on peut cheminer - car ce n’est pas une simple ligne. Il n'y a donc pas de troisième voie.
Le « esti » est le terme (ou le point y) d’un chemin auquel il donne son nom. Le « ouk esti » semble faire de même pour un second chemin. « Semble » car plus loin :
« Il ne reste donc plus qu’une seule parole, celle de la voie <énonçant> « est » (Fr.VIII, 1-2).
Pourquoi ? Parce que la Déesse nous montrera qu’il n’y a pas de « ouk esti » et donc pas de voie correspondante. Au sens strict (d’une définition) il n’y a donc ni trois ni deux voies mais une seule.
On constate que le mot « esti » (ou une formulation équivalente) se conduit comme le mot « dzogchen ». Il signifie à la fois un enseignement (ou une voie) et un état sur lequel porte et vers lequel conduit l’enseignement.
Suite au prochain post
N.B.
Ce passage (Fr. VI, 5-9) est donc un quatrième à rajouter (sur la vérité concernant les apparences).
L’habitude qui consiste à se saisir des phénomènes (à les conceptualiser pour les collectionner et fabriquer les apparences) provient donc d’une ignorance concernant les modalités des voies du « esti » et du « ouk esti ». C'est-à-dire d’une méconnaissance de l’Etre.