13 octobre 2006

Fragment VIII (suite 2)

L’annonce du plan


La Déesse annonce d’abord le plan de son discours (i) :
« Sur cette voie se trouvent des signes fort nombreux, montrant que, étant inengendré il est aussi impérissable, - unique et entier en sa membrure, sans frémissement et sans terme. » (2-4)

Le « esti » refuse alors ce que les mortels attribuent aux apparences (ii) :
« Seront donc un nom, toutes les choses que les mortels, convaincues qu'elles étaient vraies, ont supposés, venir au jour, et disparaître, être et ne pas être, et aussi changer de place et varier d'éclatante couleur. » (38-41)

Les caractères sont en couples :
1) (i) Inengendré et impérissable / (ii) venir au jour et disparaître
2) (i) Unique et entier en sa membrure
3) (ii) Etre et ne pas être
4) (i) Sans frémissement et sans terme / (ii) Changer de place et varier d’éclatante couleur

Le premier couple concerne le changement dans le temps et les vers 5 à 21, le second l’unicité (le fait d’être unique) et l’unité (ou la simplicité), les vers 22 à 25 (mais parcours aussi tout le discours) et le quatrième le changement dans l’espace (le mouvement) et dans la composition (altération) fera l'objet des derniers vers, de 25 à 51.

Le troisième concerne spécifiquement les mortels qui mélangent de l’être et le non-être de toutes les manières : « pour qui « être » et « ne pas être » sont estimés le même et non le même » (fr. VI)
Par rapport à la naissance et à la mort (1), un même objet pourra être considéré comme étant (après la naissance et avant la mort) et comme n’étant pas (avant la naissance et après la mort), ce faisant les mortels distinguent aussi le fait d’être (après la naissance et avant la mort) et de ne pas être (avant la naissance et après la mort). Idem pour les autres changements (4), mouvement ou altérité.
Les mortels distinguent l’être et le non-être, mais sans les modalités d’exclusion de la Déesse, dans le fait d’être (ou d’être ici ou là ou ceci ou cela) et de ne pas être (ou de ne pas être ici ou là ou ceci ou cela) avant un changement et après, tout en attribuant les deux à un même sujet. Parce qu’ils ignorent la nature de l’être qui apparaît à leur sens comme multiple et composé - et non unique et simple (2). Pour eux les apparences (les non-étant) sont : « des non-étant sont » (fr. VII).

Le plan de la présentation du « esti » est donc le suivant :
1) Sans changement dans le temps (5-21)
2) Unique et un (22-25 / 1-51)
3) Sans changement dans l’espace (mouvement) et dans sa composition (altération) (25-51)

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