29 septembre 2006

L'introduction parménidienne

L'introduction parménidienne (ou divine) est une présentation de l'Etre



Pour qu'une introduction puisse se faire par une simple présentation orale il faut donc à la fois (i) une capacité humaine qui consiste à passer d'une connaissance discursive à une expérience et (ii) une caractéristique (entre guillemets) de ce à quoi l'on est introduit qui puisse fonder ce passage : une identité entre ce à quoi l'on est introduit et la connaissance que l'on peut en avoir. Nous avons vu que l'état de dzogchen et la connaissance de cet état sont identiques, qu'en est-t-il chez Parménide ?

"Etre et penser c'est la même chose" (Fragment III).
Pour l’interprétation de cette identité voir les remarques dans le post précédent sur Dzog-chen et Cig-shen. (Nous l’entendons dans un sens plus fort que Plotin - pas au niveau de la seconde mais de la première hypostase. L’identité est absolument simple).

On parle d'introduction dzogchen à double titre parce que l'introduction se passe dans l'enseignement dzogchen et que l'on introduit à l'état de dzogchen. En raison du premier on pourra parler d'une introduction parménidienne, puisque l'enseignement est celui de Parménide, ou divine, puisque l'auteur ne fait que rapporter les paroles d'une Déesse. En raison du second on pourra parler d'une introduction ou d’une présentation de l'Etre.

Parménide nous montre doublement le caractère inspiré de son texte en le présentant sous la forme d'un Poème et en le faisant sortir de la bouche d'une Déesse. Le proème (introduction du Poème) raconte un voyage et à terme la rencontre de Parménide (on peut supposer que c'est de lui dont il s'agit) avec une Déesse.

Il est intéressant de faire un parallèle avec le dzogchen où l'enseignement est souvent transmis par des Dhakinis sorte de Déesses gardiennes et protectrices des enseignements. L’origine est aussi extrahumaine. Chez les bönpo Tonpa Shenrab apporte le dzogchen du paradis de Sipa Yesang et chez les bouddhistes (autres lignées du dzogchen), Garab Dorje le reçoit du Sambogakaya Vajrasattva.

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