28 septembre 2006

L'introduction dzogchen (suite)

Ou comment manger les mots et les propositions.



Pour peu (mais ce peu est hors de portée) qu’une personne soit suffisamment douée il lui suffira donc d’entendre parler du dzogchen par un détenteur de cette tradition pour se retrouver ipso facto dans l'état de dzogchen et ce définitivement. Ce qui n'est pas rien puisque cet état est l'état du Bouddha !

Comme les premières notes du chant d'un coucou peuvent parfois nous tirer du sommeil, quelques mots peuvent suffire pour atteindre l'éveil. C'est réellement une possibilité puisque l'histoire du bouddhisme mentionne quelques rares cas. Pour tous les autres l’introduction sera au mieux un simple aperçu de l’état de dzogchen - qu’il faudra par la suite retrouver à l’aide de méthodes appropriées, stabiliser et développer jusqu’à une totale intégration de son existence.

Quelle est cette capacité humaine qui permet une présentation orale et dont nous sommes si dépourvu ? Il ne s'agit pas de la faculté de raisonner, sinon tous les prix Nobel seraient des Bouddhas, mais elle n’est pas sans rapport avec la connaissance. C'est comme une digestion d'ordre intellectuelle. La digestion des aliments permet de les transformer en énergie, cette autre digestion permet de transmuter une pensée en connaissance réelle ou en vécu.

Comment la chose est-elle possible ? Parce que l'état de « Dzog-chen » ou de Grande Perfection est aussi « Cig-chen » ou Connaissance de l'Un (les termes sont synonymes). Il n'y a pas de différence entre l'état de dzogchen et la connaissance de cet état qui est un ou parfait. On parlera alors d'un état auto conscient non pas au sens ou le moteur immobile d'Aristote se connaît lui-même, il n'existe pas trois aspects dans l'état de dzogchen qui sont le sujet connu, la connaissance et l'objet connu, mais au sens d'une simple identité.


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