La « krisis » c'est la décision ou la séparation et le verbe correspondant décider ou séparer. Voici les occurences :
1) « Jamais, en effet, cet énoncé ne sera dompté : des non-êtres sont. Mais toi détournes ta pensée de cette voie de recherche.
"Qu'une habitude, née d'expériences multiples, ne t'entraîne pas en cette voie : mouvoir un oeil sans but, une oreille et une langue retentissante d'écho; mais par la raison, DECIDE de la réfutation que j'ai énoncée, réfutation provoquant maintes controverses. » (Fr. VII, 5)
2) « La DECISION à cet égard repose sur ceci : « est » ou « n’est pas ». » (Fr. VIII, 15)
3) « Or, il a été DECIDER, ainsi que nécessité il y a, de laisser l’une
4) « Ils ont SEPARE
Dans la première occurence (1) Parménide est enjoint de décider de la réfutation de la Déesse (conduisant au rejet des apparences). Ensuite (2) la décision concerne le fait de poser « esti » ou « ouk esti » puis (3) le fait de décider vaut pour le rejet du « ouk esti » et l'acceptation du « esti ». C'est pourquoi nous avions parlé à ce propos de la double décision de la Déesse, qui fait déjà l'objet du fragment II et constitue le point central du raisonnement d'où sortent et vers lequel retournent les arguments. Pour terminer ce sont les mortels qui séparent deux formes.
Nous avons donc une double décision de la part de la Déesse, à propos de quoi Parménide doit prendre une simple décision. Et, du fait de leur ignorance, ce sur quoi les mortels
Décider n'est donc pas un acte anodin. Cela engage le destin de celui qui décide. Parménide pourra ainsi suivre les traces de la Déesse ou ceux des mortels du simple fait de sa décision. Non pas par un acte de la volonté mais une reconnaissance.